Interview de Julien Lachuer
Il a fait du chemin depuis son arrivée en 2005. D’abord doublure de Steeve Elana, puis coach des gardiens et maintenant adjoint d’Éric Roy, Julien Lachuer fait aujourd’hui « partie des meubles ». Au club depuis presque 17 ans, il a connu avec Brest des moments magiques et des périodes plus diFFIciles, toujours en répondant présent lorsqu’on faisait appel à lui. Ce qui en fait un ambassadeur idéal, avec ses compères Bruno Grougi et Yvan Bourgis, pour transmettre les valeurs du Stade Brestois. Julien Lachuer n’est pas quelqu’un qui aime se mettre en avant mais préfère valoriser le travail collectif et les résultats probants des Rouge & Blanc depuis le début de la saison.
© IconSport
« Avec 14 points, c’est un début de saison réussi…
Bien sûr, c’est plutôt valorisant après 7 journées et une place de co-leader au championnat. Le mérite revient à toutes les composantes du club. Mais ce qui est intéressant c’est la solidarité et le niveau collectif affichés. C’est la récompense de tout le travail qui a été fait en amont dans la préparation des rencontres. On voit aussi que les supporters se reconnaissent bien à travers le groupe, c’est ça qui est important. À nous de capitaliser là-dessus pour atteindre nos objectifs.
Il y avait même de la frustration après le nul à Nice…
Les joueurs sont des compétiteurs, ils jouent d’abord pour gagner les rencontres. Mais c’était un vrai match tactique et on a posé beaucoup de problèmes à l’OGC Nice qui venait de battre Paris et Monaco. On veut être une équipe chiante à jouer et, à Nice, on a dévoilé une nouvelle corde à notre arc avec le système de jeu mis en place. Les joueurs ont d’ailleurs bien respecté le plan initial. On a la chance d’avoir des garçons très à l’écoute avec l’objectif de bien faire. Chaque joueur a des options dans le collectif et s’il adhère, cela donne de bons résultats comme on peut le voir. Tout ceci est le fruit d’un long processus qui a été entamé il y a déjà un an (le 10 octobre 2022).
Il y a un vrai esprit de compétiteurs qui s’est installé dans le vestiaire…
On encourage les joueurs à haïr les défaites et à l’entraînement, on cultive leur côté compétiteur à travers les séances où ils doivent gagner le moindre jeu, ballon, duel ou passe. C’est quand on joue avec ses qualités que l’on arrive à faire de grandes choses. On saura aussi saluer les équipes quand elles auront été plus fortes que nous. Toujours avec respect et humilité, les valeurs du Stade Brestois.
Tu es bien placé pour en parler, c'est ta 17ème saison au club…
Oui, 5 en tant que joueur et 12 au coaching. Ce qui est amusant, c’est quand je suis arrivé à Brest, j’ai signé un contrat d’une seule année. Je ne connaissais pas la région et j’avais besoin de me relancer dans un projet. Et j’ai trouvé ici tout ce qui me manquait, notamment des valeurs, une identité club très forte et un stade rempli de supporters et non de spectateurs. J’ai pu grandir et évoluer au coeur d’un club qui me fait confiance, c’est pourquoi je m’y sens toujours bien.
© IconSport
" ON VEUT ÊTRE UNE ÉQUIPE CHIANTE À JOUER "
Quel regard tu as sur la période intérim en attendant l’arrivée d’Eric Roy ?
Avec Bruno (Grougi) et Yvan (Bourgis, on ne s’est pas posé de questions quand on nous a confi é les rênes de l’équipe. On a surtout travaillé à remettre les bases en place et redonner de la confiance aux joueurs. On sentait qu’on avait de bons mecs dans le vestiaire mais certains étaient meurtris. Ça a été une expérience enrichissante. De là est venue mon envie de prolonger mon rôle d’adjoint quand Éric (Roy) est arrivé. Mais c’est marrant, ça fait maintenant 1 an que je suis coach adjoint et dans la rue, les gens me reconnaissent toujours en tant que coach des gardiens.
Justement, gardes-tu toujours un oeil sur les portiers brestois ?
On ne peut pas se détacher d’un poste qu’on a aimé du jour au lendemain. J’ai une entière confi ance en Christophe (Revel). Je prends toujours du plaisir à regarder les séances des gardiens mais en aucun cas je juge ou je donne mon avis sur le travail effectué. Je reconnais les compétences de Christophe et je vois que son travail fonctionne bien avec les gardiens.
Dis-nous en plus nous sur ton rôle au quotidien…
Je n’ai pas très envie de parler de moi mais plutôt du collectif. La saison dernière, Greg (Lorenzi), comme Éric (Roy) ont eu l’intelligence de s’appuyer sur le staff existant. De rester dans la continuité du travail amorcé quelques mois auparavant pour réussir à atteindre notre objectif de maintien. On reste sur cette dynamique où chacun à une mission. C’est ça le plus important, chacun s’occupe de son rôle, le fait bien et fait confiance à l’autre. Ça va du coach, à la lingère ou à l’intendant… Tout le monde participe à donner le meilleur de lui-même. C’est ça l’esprit qui règne au Stade Brestois. Je ne vais pas rentrer dans le détail de mon quotidien, ce que je peux vous dire c’est qu'en ce moment je passe beaucoup de temps avec les nouveaux joueurs pour les faire adhérer à nos principes de jeu. La saison va être longue, on aura besoin de tout le monde.
Un mot sur le prochain adversaire à Le Blé, Toulouse…
On sait que tous les matches vont être difficiles. On veut que les adversaires repartent la tête basse et n’aient pas envie de revenir nous jouer ici. Toulouse a des qualités offensives, ça joue l’Europe…. Mais on va se focaliser sur nous, bien travailler pour ne pas avoir de regrets.
© IconSport