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Interview de Michel Der Zakarian

« Je veux qu’on arrive à 7 ce week-end... »

 

Il le reconnaît lui-même, « le Stade Brestois marche sur l’eau actuellement », mais Michel Der Zakarian a aussi suffisamment d’expérience pour savoir que dans le sport professionnel, tout est extrêmement fragile. Ravi de l’investissement et de l’état d’esprit de ses troupes depuis quelques semaines, le coach du SB29, qui retrouvera samedi son ancienne formation de Montpellier, veille donc au grain pour éviter tout relâche- ment tout en gardant de grosses ambitions, à commencer par engranger un septième succès d’affilée.

 

 

« Michel, tu vas retrouver Montpellier samedi et c’est forcément un peu spécial pour toi...
Bien sûr, ce n’est pas anodin. J’ai passé 22 ans dans ce club et j’y ai beaucoup de connaissances, beaucoup de gens avec qui j’ai pris plaisir à travailler et avec qui je suis toujours en contact.


Quels souvenirs majeurs te restent en mémoire de cette période de ta vie ?
En tant que joueur je dirais l’épopée en Coupe de France en 1990 avec la victoire au bout, la coupe d’Europe contre Manchester United et toutes ces années passées à côtoyer de très bons joueurs. En tant que coach, j’y ai passé quatre saisons bien abouties, à chaque fois dans le top 10. Durant deux ans, on a aussi flirté avec les places européennes, ce sont de très bons souvenirs.


On va se retrouver samedi avec un cas de figure assez rare, l’opposition de deux formations ayant « échangé » leur entraîneur respectif. Ça va modifier quelque chose pour toi ?
Déjà, Montpellier joue différemment, ce n’est plus le même coach ! (rires) Nous, on va préparer ce match sereinement étant donné les résultats que l’on a actuellement et on va procéder de la même manière que d’habitude. On connaît les caractéristiques de Montpellier mais ce qui m’intéresse, c’est ce qu’on va faire sur le terrain, c’est le plus important.


Que penser de Montpellier ?
C’est une équipe qui a fait un bon début de saison, qui est régulière. Mais on vient de notre côté de faire un enchainement de 8 matches sans défaite donc on voudra continuer sur notre lancée. On veut gagner ce match et rester invaincus au moins jusqu’à Troyes pour pousser la série jusqu’à 10.

 

 

Au coup de sifflet final à Marseille, quel a été ton premier sentiment ?
J’étais très content bien sûr. Ce n’est pas facile d’aller gagner au Vélodrome, surtout quand tu es mené 1-0 devant 55 000 supporters. J’y croyais à la mi-temps et après les joueurs l’ont fait, il faut les féliciter pour leur tempérament et la qualité qu’ils ont mise en deuxième période. Il y a beaucoup de fierté par rapport à ça.


En tant que coach, que retiens-tu en priorité ? Que l’équipe a souvent du mal à démarrer ses matches ou plutôt sa forte capacité de réaction ?

Il y a aussi des rencontres qu’on a bien débutées, comme à Lyon ou contre Angers mais ce que je veux souligner surtout actuellement, c’est qu’on est très efficaces, que ce soit offensivement ou défensivement.


Et qu’est-ce qui ferait ton bonheur dans la progression de l’équipe ?
De pouvoir rester réguliers. On sait qu’on perdra encore des matches mais je voudrais qu’on soit encore plus constants dans nos performances, collectivement ou individuellement. Même si on ne fera peut-être pas la même série, on doit avoir l’ambition d’être aussi bons jusqu’au bout, pourquoi pas après tout ?


Quel est le principal danger quand une équipe surfe comme cela sur une spirale très positive ?

Le relâchement. L’être humain, quand on le flatte, qu’on le porte haut, a tendance naturellement à en faire moins, à croire qu’il est arrivé et à arrêter de travailler. C’est là que les désillusions arrivent.

 

 

Si on t’avait dit il y a deux mois que tu battrais plusieurs records avec cette équipe, tu y aurais cru ?
Franchement, non ! Mais on sait aussi qu’au football tout est possible. À Montpellier aussi on avait connu quelques résultats historiques, on avait gagné sur des terrains où le club n’avait pas réussi à le faire depuis un long moment. Les séries sont faites pour être stoppées de toute façon. Mais moi je veux qu’on arrive à 7 ce week-end, puis 8... Les joueurs doivent y penser aussi. Par moments, on ne leur dit rien et ce sont eux qui doivent se persuader qu’ils sont capables de le faire.

 

« Un sportif de haut niveau n'a pas le droit de se relâcher »

 

Avant le dernier match de l’année civile à Le Blé, quel bilan tires-tu de tes premiers mois passés à Brest ?
La préparation s’est bien passée même si les matches amicaux ne m’ont pas plu par rapport à ce que l’on produisait et ce que j’en attendais. Ensuite on a perdu beaucoup de rencontres de championnat, on a mal démarré. Onze matches sans gagner, ça a été long. Actuellement, on marche sur l’eau mais il faut tout le temps se remettre en question. Un sportif de haut niveau n’a pas le droit de se relâcher, il doit se donner les moyens d’être bon pour tout le temps embêter l’équipe adverse ».

 

10 déc. 2021