Interview de Steve Mounié
" Y aller avec le couteau entre les dents "
La défaite à Marseille le week-end dernier a laissé beaucoup d’amertume dans les rangs brestois. Steve Mounié regrette lui aussi la naïveté dont le groupe a fait preuve dans les dernières minutes au Vélodrome. L’international béninois souhaite que le Stade Brestois aille chercher le plus rapidement possible les deux ou trois victoires qu’il lui manque pour se maintenir et en privilégiant si besoin l’efficacité à l’esthétisme.
« Steve, comment qualifier la défaite à Marseille ? Une erreur de jeunesse ?
Oui exactement. On a fait preuve de naïveté, un défaut qui nous accompagne depuis le début de la saison. On n’est pas capables d’aller prendre des points à l’extérieur. Quand il reste cinq minutes de jeu, il ne faut pas s’amuser, il faut dégager la balle. Ce n’est pas beau à voir mais ça permet de prendre un point. À 1-1, le match à Marseille est normalement fini. Si tu as conscience qu’il faut que tu ramènes quelque chose et que tu ne peux pas toujours gagner, tu peux obtenir le nul.
Brest est l’avant-dernière équipe à l’extérieur. Comment peut se régler ce problème ?
C’est une question d’état d’esprit. Il faut de la communication et du bon sens sur certains matches. Si tu perds 3-0, tu ne peux rien y faire mais il y a des fois où tu peux grappiller quelque chose et avec de la réflexion tu peux y arriver.
Cette défaite a au moins le « mérite » de garder le groupe en éveil pour le maintien. Rien n’est encore fait…
Clairement. Il reste neuf matches et il nous faut encore deux ou trois victoires pour nous maintenir. Avec trois, c’est sûr, avec deux je pense aussi. Mais il faut aller les chercher le plus rapidement possible parce qu’on n’a pas envie de se retrouver sous la menace lors des derniers matches. On fait une belle saison dans l’ensemble donc ce serait dommage de tout foutre en l’air sur la dernière ligne droite.
Quelles vont être les priorités pour y arriver ?
Il va falloir jouer des matches de coupe, on devra y aller avec le couteau entre les dents, en bons pirates qu’on est, et ne pas faire preuve de naïveté. Il faut réfléchir à pourquoi on joue ce championnat, on est là pour se maintenir avant tout, il faut qu’on arrête de se prendre pour d’autres. On doit récolter des points rapidement pour se maintenir rapidement parce que c’est ce dont Brest a besoin.
À titre personnel, tu es satisfait de ta saison ?
Oui, dans l’ensemble je suis plutôt satisfait. Maintenant, si je peux encore marquer des buts pour aider l’équipe, je le ferai avec plaisir. Je suis le plan de route que je m’étais fixé en début de saison et je suis dans les temps.
C’est une fierté aussi d’être au top au classement des duels aériens gagnés ?
Ce n’est pas une surprise pour moi de dominer dans les airs mais c’est toujours bien d’être numéro un dans quelque chose ! Je sais que lorsque je finirai ma carrière, on se souviendra de moi comme d’un bon joueur de la tête.
Et cette vie à Brest depuis six mois, tu y trouves ton bonheur ?
Franchement c’est très agréable. Je suis bien installé et j’ai été très bien reçu par les Bretons. Partout où je vais, on m’accueille à bras ouverts, avec beaucoup de gentillesse. J’adore ma vie à Brest, je mange du kouign amann, du poisson de chez Gautier, surtout de la lotte ! J’ai pris le rythme breton. Il faut dire aussi que je suis un caméléon, je m’adapte, je suis un bourlingueur, j’ai cette capacité à me fondre un peu partout.
Ce match contre Angers, comment faut-il l’aborder ?
On joue chez nous, il va falloir aller chercher un résultat et dans la course au maintien ce sera une étape importante évidemment. Après le match aller, il y avait beaucoup de regrets parce qu’on maîtrisait la partie en première mi-temps et on l’avait laissée filer entre nos doigts par la suite. C’était une équipe dans le doute avant qu’on la joue et on l’a remise en confiance. On va affronter une équipe redoutable qui a les armes pour nous faire déjouer ».