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Point étape du projet à l’espace du Froutven

Ce lundi 18 juin était organisée une conférence de presse à l’hôtel Océania le Conti au centre-ville de Brest à l’occasion du « point étape » du projet à l’espace du Froutven. Le Président de la métropole, François Cuillandre et les porteurs du projet, Gérard et Denis Le Saint, se sont exprimés sur ce sujet et ont répondu aux questions des journalistes présents. voici leurs discours lors de cette conférence.

Sur le Stade Le Blé : le Coeur et la raison

François Cuillandre :

« La première question est celle de notre ambition collective : veut-on ou pas un club en ligue 1 portant haut les couleurs de notre Métropole. Pour moi la réponse est claire et affirmative et pour cela il nous faut un équipement. Sur le stade Francis- Le Blé : le coeur et la raison.


La Ville a fait réaliser une étude de faisabilité et de programmation, par un cabinet reconnu. Chaque semaine, les télévisions retransmettent les images des matchs de football de Ligue 1 et Ligue 2. Ces images montrent le niveau d’exigences qu’il faut atteindre. Peut-on amener le site de Le Blé à cette hauteur d’équipements ? La réponse est malheureusement négative pour plusieurs raisons qui se cumulent. Le coût d’une rénovation partielle du stade est élevé, chiffré à 50M € HT. J’ai parlé d’une rénovation totalement insatisfaisante. Pour ce prix, on a la reconstruction de deux tribunes, dans de mauvaises conditions, j’y reviendrai.
La Tribune Arkéa et la Tribune Quimper. La Tribune dite Foucauld n’est l’objet que d’une rénovation au stricte minimum, sans amélioration du confort. La Tribune Plein Ciel reste en l’état, donnant l’image d’un stade déséquilibré.

 

Le foncier est extrêmement étriqué. Nombre de fonctions, et en premier lieu, les parkings, mais pas seulement, ne peuvent y être accueillies. Ce point est très important. Imaginer lancer 50M € de travaux en étant sur un stade dépendant d’accord avec des établissements extérieurs, dont le lycée Charles de Foucauld n’est pas envisageable, ni sain quand on s’engage sur 20 ou 30 ans.
Sur la durée d’amortissement d’un tel projet, le lycée peut avoir besoin de son propre foncier pour évoluer, comme cela a été le cas sur l’ex-site de Charles de Foucauld rue Massillon.

 

L’insertion urbaine d’une rénovation de Le Blé est très difficile, voire quasi impossible. Un exemple : pour maintenir une capacité de 15 000 spectateurs, il faut doubler la hauteur de la tribune Arkéa et tripler celle de la tribune Quimper, en les portant respectivement à 21,50 m et à 23,50 m. Vous vous rendez compte ? Je me refuse à imposer cela aux riverains, en plus des désagréments liés au stationnement et aux contraintes de circulation les jours de match.

 

D’un point de vue financier, un tel investissement sera à risque total pour la collectivité, à l’image des accidents financiers survenus sur bien des stades construits sur ce modèle. Je pense à ceux du Mans, de Grenoble notamment. Car le modèle est très contestable : un investissement porté entièrement par la collectivité, et dans le cas d’espèce la Ville de Brest, je le rappelle pour 50M € HT et un club locataire. Dans ce modèle, la collectivité est à risque total. Car si le locataire est défaillant, la Ville a la dépense et n’a plus de recettes. Et si le locataire, le club va mal, au préalable, il demandera des efforts soit sur la subvention, soit sur la prise en charge des dépenses d’exploitation. Ce modèle n’est pas sain car la collectivité serait alors contrainte de se plier à ces exigences, sauf à affronter un stade vide et la dépense en résultant.

 

Ce n’est pas au contribuable seul d’assumer ce risque. Et ce n’est certainement pas aux seuls contribuables brestois de le payer alors que le rayonnement du Stade Brestois concerne tout le Finistère. Ce nouveau stade ne peut être payé par les seuls 143 000 habitants de Brest. La Ville a d’autres priorités à financer, les rénovations d’écoles, des gymnases, des équipements de quartier en particulier. Financer le nouveau stade par la seule ville obèrerait sa capacité à porter ces projets, comme par exemple, les rénovations énergétiques que nous venons d’achever sur cinq groupes scolaires. Nous devons lancer une seconde vague de travaux sur d’autres établissements. Je rappelle que la Ville apportera, en application de la loi, une dotation à la Métropole en contrepartie de la prise de compétences communautaire sur ce dossier. Donc notre projet, à nous métropole et aux frères Le Saint, propriétaires du club, c’est clairement un nouveau stade et sur la zone prévue à cet effet au Froutven depuis plus de vingt ans.»

Nouveau stade du Froutven, un stade raisonné et raisonnable

François Cuillandre : 


" C’est un projet difficile qui a été d’abord uniquement porté par le privé. Pour lequel, nous travaillons de concert depuis de nombreux mois. Nous avons un atout : des porteurs de projet qui sont des entrepreneurs locaux investis de longue date sur le territoire et non un fonds d’investissement étranger comme sur d’autres projets. Ensemble, nous portons le projet pour le bonheur de 15 000 spectateurs, tels qu’ils l’ont exprimé lors du récent match contre Rennes. Quel public magnifique, mais aussi quel moment du vivre ensemble.

Ces moments on les retrouve dans le sport ou dans la culture, dans les grands événements et pour que ces événements vivent qu’ils soient culturels ou sportifs, il faut des équipements pour les accueillir. Dès lors qu’a été évoqué le fait que le privé n’y arriverait pas seul, j’ai posé dans ma réflexion une limite : ce nouveau stade ne devait pas coûter à la collectivité plus que les fonds publics investis dans un autre équipement majeur : l’Arena, dont le coût est, je vous le rappelle, de 44M €, il y a 10 ans. Gérard et Denis Le Saint ont de leur côté tenu bon sur la jauge : 15 000 personnes pas plus. C’est raisonnable et ce nouveau stade est un projet raisonné. Ce terrain est identifié au PLUi depuis 20 ans. En France, et c’est heureux, on ne fait pas d’urbanisation à la parcelle. Les équilibres, on les construit dans des planifications stratégiques, le SCoT, le PLUi et on aménage les équipements publics dans ce cadre. Par son positionnement et sa conception, ce projet évite et réduit au maximum son impact sur l’environnement. Une autre orientation économique aurait pu impliquer une empreinte foncière plus conséquente. Il ne s’agit pas, je le rappelle, de terres agricoles au sens des règles d’urbanisme.

Ce stade raisonné sera un stade raisonnable. Je l’ai dit 15 000 places, c’est bien. Construit par un partenariat entre les acteurs privés et les acteurs publics, où chaque partenaire assume sa part financièrement et de risque car le privé dans ce projet s’engage vraiment. Les fonds publics seront protégés, par de nombreuses garanties apportées et je le souligne bien au-delà des modèles économiques habituels. Si le club disparaît (et à l’inverse du projet Le Blé), les fonds publics seront peu impactés car l’emprunt ne représente à ce stade que 37 % du financement du projet, ce qui permettra d’analyser sereinement les tensions sportives éventuelles, car et c’est la richesse du sport, on n’est jamais sûr de gagner. C’est un stade raisonnable, car l’économie du projet ne repose pas uniquement sur la ligue 1 mais aussi sur la ligue Les étapes à venir. Aujourd’hui, il s’agit franchir une nouvelle étape dans la réalisation de ce projet par la création d’une société de préfiguration partenariale, dotée d’un capital lui permettant d’achever les études et les formalités administratives, consolider les dépenses et les recettes, jusqu’à la détermination du prix ferme et définitif du complexe. C’est alors et ensuite que sera décidé, ou pas, de procéder à l’augmentation du capital nécessaire à la réalisation du projet."

Ce projet, c’est quoi ?

Denis Le Saint : 

 

" Merci François, Nous partageons une ambition que vous avez rappelée : avoir un club en L1 qui fasse rayonner Brest, et le doter d’un stade à la hauteur des enjeux. Comme tous les Brestois, Gérard et moi nous sommes très attachés à Francis Le Blé. Ce stade, on le fréquente depuis qu’on est petits, on y allait avec notre père ; on y a vécu de grands matchs et de grandes émotions. Mais cette étude confirme aujourd’hui ce que nous avons identifié depuis longtemps : Le Blé n’est pas aux normes que nous impose le football professionnel ; et sa rénovation serait coûteuse, insatisfaisante, et intégralement supportée par les contribuables. Personne n’y a donc intérêt. C’est la raison pour laquelle, avec Gérard, nous avons initié le projet « Espace Froutven ».

C’est d’abord un stade : François Cuillandre l’a rappelé : un stade avec une configuration raisonnée (15 000 places) pour des tribunes toujours pleines. Un stade qui offrira des conditions optimales à nos joueurs, à nos supporters, à nos partenaires, aux médias... Aujourd’hui, on vient voir un match du Stade Brestois 29 pour l’ambiance incroyable, pour la ferveur populaire. Et je vous le garantis : demain, dans le nouveau stade, ce sera exactement la même chose. On va faire vivre l’âme de Le Blé au sein de cette nouvelle enceinte. Et ça passera aussi par une offre de billetterie accessible à tous. - Mais ce stade, c’est plus qu’un stade : c’est un équipement multifonctions qui va être installé aux portes de la métropole. Un lieu qui vivra 365 jours par an, et dont profiteront tous les Brestois (on est à 18 minutes du 7 centre-ville en tramway), et plus largement tous les Finistériens.

Il y aura un espace de 2000 mètres carrés dédié aux sports, aux loisirs ; une halle gourmande…Ce sera une offre de services supplémentaire sur le territoire, dont profiteront notamment les 19 000 salariés qui travaillent dans la zone et plusieurs milliers d’étudiants. - Ce projet, c’est un projet pour le territoire, initié par des acteurs du territoire. Combien de stades de foot en France sont la propriété de grands groupes étrangers ? Avec mon frère, nous sommes d’ici : on a consacré notre vie à ce territoire. On y a créé de l’activité, des emplois ; on a contribué à faire naitre une élite sportive ; mais on soutient aussi des centaines de clubs amateurs, et de nombreuses associations ; on s’engage pour le handisport et le sport adapté, à travers notre Fonds de dotation.
Ce nouveau projet, c’est le prolongement de notre volonté d’agir pour le pays brestois et pour ses habitants. Il va créer une vraie dynamique économique, et sur ce point, on veut jouer local : pour la construction, la maintenance, l’exploitation du site, on sollicitera en priorité des entreprises du coin.
Plus de 200 emplois seront directement créés à travers les activités économiques et commerciales.Ce sera aussi un vrai levier de développement touristique : avec une nouvelle offre de loisirs indoor, des visites guidées pour découvrir les coulisses du stade, qui attireront de nouveaux publics. - Enfin, j’aimerais apporter des précisions sur la dimension environnementale, qui suscite des inquiétudes. Evidemment, il est inconcevable de construire une infrastructure aujourd’hui, sans prendre en compte les impacts sur l’environnement. Depuis le début, nous avons pris en compte cette dimension, et le projet a plusieurs fois évolué pour être encore plus respectueux de la biodiversité. 8 Le positionnement et la conception de l’enceinte ont été étudiés pour réduire les impacts : L’emprise au sol est limitée o La zone humide, le hêtre centenaire et un maximum de haies sont préservés o Il n’y a pas interface avec les nappes en sous-sol o Plus de la moitié des places de stationnement seront infiltrantes. On va mettre en place un système de récupération et de réutilisation des eaux pluviales ; et l’installation de panneaux photovoltaïques est à l’étude o Et on poursuit le dialogue avec les associations pour renforcer la responsabilité environnementale et sociétale du projet."

 

UN projet populaire, local et raisonné

Denis Le Saint : 

" Nous sommes parfaitement conscients des contraintes qui pèsent sur les acteurs publics. Nous avons la conviction que les grands projets structurants ne peuvent plus reposer uniquement sur les collectivités ; mais qu’ils doivent être portés par une synergie de toutes les volontés. Avec l’Espace Froutven, nous prenons nos responsabilités, nous mettons des moyens financiers conséquents sur la table : et nous appelons l’ensemble des acteurs à s’engager. Car aujourd’hui, chacun doit prendre ses responsabilités. L’inflation nous a impacté de plein fouet. Le financement du projet est désormais anticipé à 106,5 millions d’euros. Cette augmentation, par rapport au budget initialement prévu de 85 millions d’euros, s’explique intégralement par l’inflation et particulièrement par l’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie.

Cette nouvelle donne nous a obligé à réaménager le montage financier, afin de mobiliser des ressources complémentaires. 9 Je précise ici que le montage juridique, lui, n’a pas changé : il s’agit toujours d’un projet à majorité privée, porté par une société de projets qui sera détenue à 54,5 % par Holdisport, 41,5% par des sociétés d’économie mixte, et 4% par un partenariat bancaire. J’en reviens au montage financier, qui se décompose comme suit :
- 24 millions de capital pour la société de projet
- 39 millions de prêts bancaires (soit 37% du budget, une part d’endettement relativement faible pour un projet de cette envergure). Avec un partage des risques car la métropole garantit la moitié de cet emprunt.
- 15 millions en avances de loyers apportés par le club Stade Brestois 29
- 1,5 millions de financement participatif

En conclusion, avec Gérard en tant qu’entrepreneurs locaux, que porteurs de projets et propriétaires du club, on met des moyens supplémentaires pour faire face à l’inflation. Mais aujourd’hui, je le dis très clairement : pour que le projet puisse voir le jour, nous avons besoin d’une participation de l’ensemble des acteurs publics du territoire via des subventions, à hauteur de 25% du budget – soit 27 millions d’euros. Sachant que les discussions sont déjà bien avancées avec la Métropole et la Région Bretagne. Dans les prochaines semaines, nous allons donc poursuivre les discussions avec l’ensemble des collectivités locales. J’en ai conscience, c’est un effort que nous leur demandons : mais un effort indispensable, en complément de celui que nous faisons, pour qu’ensemble nous puissions créer ce nouvel équipement structurant, pour le rayonnement de la pointe finistérienne, pour le dynamisme économique et touristique local, pour l’offre de services pour tous les habitants.

Ce projet, ce n’est pas un projet « Le Saint », ce n’est même pas seulement une question de foot : C’est un projet de services, de loisirs, de proximité ; C’est la volonté de créer un nouvel équipement de référence pour le territoire, un lieu que les habitants fréquenteront, aimeront et s’approprieront au fil du temps. On ne sera même pas propriétaires. Le terrain comme l’enceinte appartiendront à terme aux habitants de la métropole. C’est une belle aventure brestoise que nous avons initiée, et que nous voulons continuer à partager avec tous les acteurs du territoire. Et je remercie la métropole pour la confirmation de son ambition et de son engagement à nos côtés. A présent, unissons nos forces et mobilisons-nous pour pouvoir débuter les travaux en 2025, et assister ensemble au premier match dans notre nouveau stade dès 2027 !

Instaurer un dialogue transparent

Gérard Le Saint : 

" Avec Denis, depuis le début de ce projet, nous avons souhaité instaurer un dialogue transparent et direct avec l’ensemble des parties prenantes. La concertation préalable au projet - non obligatoire - que nous avons initiée du 10 octobre au 22 novembre 2022 s’inscrit dans le prolongement de cette volonté de construire ce projet en menant une démarche participative. Nous avons récolté 385 contributions : 221 sur la plateforme en ligne et 164 lors des différentes rencontres.

Pour rappel, une réunion publique (120 participants), une balade sur site (30 participants), un atelier usagers « activités hors jour de match » (14 participants) et un atelier « supporters » (20 participants) ont été organisés. Cette concertation a confirmé l’intérêt de développer certains services que nous avions déjà identifiés : une crèche ; un espace bien-être ; une garderie les soirs de match ; un musée du SB29 ; un espace dans la halle gourmande pour accueillir des concerts, des animations ; la possibilité de retransmettre des matchs de football dans l’enceinte et de louer des salles pour les particuliers (anniversaires…)… Elle a également fait émerger de nouvelles idées de services et d’activités, dont le développement est actuellement à l’étude : un concert annuel sur la pelouse, des expositions temporaires, la mise l'honneur de clubs sportifs locaux, un parcours sportif, des aires de jeux gratuits à l’extérieur… Enfin, cette concertation a mis en avant des points de vigilance que nous avions déjà identifiés et sur lesquels nous travaillons depuis le début : dimension environnementale, impact sur les riverains… Cela nous engage à redoubler de vigilance sur ces sujets et à aller encore plus loin dans les solutions que nous pouvons proposer. Nous tenons à remercier les supporters, les habitants de Brest métropole, les riverains, les associations et les partenaires du club qui ont participé à cette concertation. Cette démarche participative va se poursuivre à chaque étape du projet, avec des temps d’échanges et de travail programmés dans les prochaines semaines avec les différents acteurs (riverains, associations…). Le bilan complet de la concertation sera mis en ligne sur le site www.projetespacefroutven.com dès le mardi 20 juin à 12h."

20 juin 2023