23.03.17 | Joan Hartock : «C’est un combat de tous les jours »
Joan Hartock a accepté de répondre à mes questions dans le cadre de mon stage de 1e au Stade Brestois. C’est l’un des joueurs le plus ancien au club. En effet, il y est depuis 2011. Cela fait maintenant deux saisons que le gardien du SB29 (30 ans) est le titulaire au poste. Il n’a pas manqué une rencontre de Domino’s Ligue 2 avec Jean-Marc Furlan en tant que coach. Je lui ai donc demandé de me détailler sa préparation.
- Joan, tu es le joueur qui a le plus grand temps de jeu de l’effectif, comment fais-tu pour éviter les blessures ?
- On essaye de s’entrainer à fond, de ne pas cogiter parce c’est à ce moment-là qu’on se blesse. Donc je ne réfléchis pas et je m’entraine bien comme il le faut.
- Comment s’organise une semaine d’entrainement avec Julien Lachuer, l’entraîneur des gardiens ?
- Ça dépend, il fait son programme et il se débrouille par rapport au planning de l’entraîneur principal, ce qui fait qu’il s’adapte pour varier nos entrainements. Il adapte le nombre de minutes que l’on doit faire avec lui et l’intègre au planning d’entraînement du coach Furlan.
- Comment gères-tu la concurrence avec Donovan Léon, l’autre gardien professionnel de l’effectif ?
- Je ne sais pas si on peut parler de gestion. C’est un combat de tous les jours, que ce soit aux entrainements ou en match. Il faut être bon.
- Cette concurrence, elle t’aide à être meilleur ?
- Oui. Grâce à elle, on est plus concentrés sur ce qu’on fait, ce n’est pas comme si on était dans la détente, ce qui fait que l’on réalise des meilleures performances et c’est mieux ainsi. Après, c’est aussi le coach qui décide s’il y’a concurrence ou pas.
- Comment te sens-tu avant un match ? Tes sensations ont-elles évolué au fil de ta carrière ?
- Je ne dirais pas que je suis stressé mais il y a une bonne pression. Il y a des enjeux, il faut se consacrer à soi-même. Tu mets ton casque, tu écoutes de la musique par exemple. J’essaye de m’ambiancer dans ma tête et de faire ma préparation avant de rentrer sur le terrain. Certains ont d’autres mimiques d’avant-match. Je ne pense pas que mes habitudes ont bougé avec le temps, j’ai toujours les mêmes rituels : mon strap, mon échauffement dans le vestiaire et mon casque sur la tête.
- Abordes-tu un match différemment à l’extérieur ? SI oui, pourquoi ?
- A l’extérieur ou à domicile c’est pareil pour moi. C’est sûr qu’il y a une ambiance différente dans les deux cas. Loin de chez nous, c’est souvent l’adversité donc on se protège par rapport à cela et puis à domicile les gens sont derrière toi, ils te poussent à faire des bonnes choses. C’est une autre ambiance mais un match, c’est un match et il y a toujours le même enjeu.
- As-tu une préparation mentale spécifique ? Julien Lachuer a-t-il un rôle là-dedans ?
- Certains en ont besoin, mais personnellement moi j’essaye de me consacrer sur mon premier ballon comme il me le rappelle assez souvent et ensuite je me focalise sur d’autres choses comme placer mes défenseurs quand il le faut, rester dans ma bulle, ne pas sortir du match et contrôler tout ce qu’il y a à surveiller.
- Après un match, arrives-tu à dormir ?
- Généralement, il me faut plusieurs heures avant d’y arriver. Il faut que l’adrénaline redescende pour revenir au calme. C’est sûr que c’est compliqué de se coucher à 23 heures après une rencontre, donc on est facilement debout jusqu’à 3 ou 4 heures du matin.
- Fais-tu un débrief avec Julien Lachuer à la reprise de l’entrainement ?
- Oui, parfois. On le fait le jour de la reprise ou sinon, quand il y a la séance de vidéo on en discute. Il y a un petit débrief à faire pour voir ce qui a été, ce qui n’a pas été. On voit tous les petits problèmes ou les bonnes choses, c’est bien de rediscuter du match.
Mathurin LE BERRE
(crédit photos : O.Stephan/sb29.bzh)